Madrid ou 7h30 dans le vent
… Suite…
2h plus tard atterrissage
à Madrid, Espagne
Bon bah là, déjà
que j’en ai pour 7h30 d’attente, il a fallut que l’avion arrive avec 15 minutes
d’avances, heureusement que j’ai pris des mots croisés et des jeux à la con
pour passer le temps moi je vous le dis. Mais, en premier lieu, récupérer le
gros sac puis passer la douane, ce qui se fait en 10 secondes. Cette fois ci,
je me retrouve tout seul avec 33 Kgs plus mon didj sur le dos et 10 Kgs à tirer,
croyez moi, ça fait du sport. Ensuite, trouver au plus vite le guichet d’Ibéria
pour la correspondance de Montevidéo afin de se débarrasser de ces entraves qui
me font suer (au sens propre comme au figuré). Je cherche les panneaux
d'affichages que je ne trouve pas, car forcement, je suis arrivé au niveau des « arrivées »
(ce qui me parait, sommes toutes, fort logique) donc le temps que je déniche un
plan de l’aréoport et que je rejoigne l’endroit des « départs » il
m’a fallut 15 bonnes minutes avec tout mon chargement.
Cette fois, je
suis bien devant le bon tableau mais, premier problème, aucun avion d’Ibéria
n’est affiché au décollage de toute la journée !!! Y aurait il une grêve
surprise (ah non, c'est vrai, on est pas en France ici hahaha) ? Aurais-je la
berlue ? Serais-je en pleine méprende de ma part de moi-même ? Me
serais-je de nouveau fourvoyé de panneau ? M’équivoquerais-je (je sais ça
ne se dit pas en français mais en espagnol SI) d’heure, pire, de jour ? Où
sont les toilettes ? Qu'est-ce que l'univers ??? Autant de questions sans
réponses qui se sont accumulées dans mon cerveau en moins d'une demi secondes.
Autre détail nettement plus curieux et inquiétant, entre 0H00 et 5h00 du matin il
n’y a aucun vol de programmé et je suis censé décoller à … 1H05 … à croire que
l’aréoport est fermé la nuit .
Je vérifie mes
billets, non, c’est la bonne heure, la bonne date et la bonne compagnie. Mais
comment c’est possible alors ?!?!?!?!
Je crois qu’il
est grand temps d'avoir recours à mon espagnol fluide et limpide que je manie
sur le bout de la langue grâce à mes deux petits mois passé l’an dernier …
devinez où … et bien oui, vous voyez juste, malgré un léger strabisme divergent
pour certain(e)s, en Amérique du sud, et que j’ai eut grandement l’occasion de
pratiquer depuis … seul devant mon pc pendant toute une année … en clair, c’est
pas gagné.
Après avoir regroupé
mes quelques et lointains souvenirs et avoir tourné la phrase dans tous les
sens au minimum 20 fois, je m’aventure en quête du précieux renseignement. Non
sans mal, mais nous nous sommes compris et je sais maintenant que je ne suis
pas, une fois de plus, dans le bon terminal et que je dois me rendre à l’autre
bout de l’aréoport. Allons y, marchons … marchons … marchons … c’est que ça
commence à être lourd ces sacs. Petite pause histoire de récupérer et de tarir le
fleuve de transpiration qui s’écoule le long de ma colonne puis je me remet en
route, ça au minimum 5 fois. C’est qu’à mon grand malheur, il est looooong l’aréoport de Madrid.
Maintenant que
je suis parvenu à ma destinée, je me remet à la prospection du saint panneau
qui, je vous le donne en 2012, affiche la même chose que celui situé aux
antipodes d’où je viens, c'est-à-dire toujours rien de bon qui vaille.
GRRRRRrrrrrr !!! Cette fois ci, je n’hésite plus et je demande keskekoi au
premier clampin que je trouve sur mon chemin susceptible de m’orienter avec
certitude.
Ruisselant et
croulant sous le fardeau, j'interpelle le pecnot d'un ton fort enjoué (Notez la pointe d'ironie) qui me répond en ces termes traduits du
castillan : - « Ah non Mr, vous avez dû mal comprendre, effectivement
les vols avec Ibéria ne se trouvent pas dans le terminal d’où vous venez, mais
ils ne se trouvent pas non plus dans celui-ci. »
- « … … … ?!?!?!?!?!?! » Imaginez
que j’ai les yeux grands ouverts d’étonnement / d’incompréhension.
- « En fait, il
faut aller au terminal 4 qui est bien de l'autre côté de l'aréoport mais on ne
peut s'y rendre qu'en prenant la navette à partir de là où vous venez. »
- « … … … … … ?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?!?! » Imaginez moi maintenant avec les yeux grands écarquillés en train de
me demander s’ils veulent ma mort ou juste que je devienne fou.
Me voilà donc
reparti en sens inverse, multicolore de rage / chaud / fatigue / envie d’aller
aux toilettes. Je ne sais pas pourquoi mais cette fois ci le trajet a été
nettement plus rapide, sûrement dû au fait que je ne me suis pas arrêté,
tellement occupé à maugréer. De retour au point de départ, je me dirige vers la
sortie puis jusque l'abris de bus où je décharge avec vigueur ma cargaison
(non, ce n’est pas une manière détournée de dire que je suis allé aux
toilettes). A croire que le chauffeur de la navette n’attendait que ça, il est
arrivé à peine avais-je finis de
m’alléger mais qu’importe, je me ré- harnache et nous partons jusqu'à ce fameux
terminal 4.
Dix minutes de
bus plus tard suivies d'un dédale d’escalier et d’un court trajet en
"métro", (qui relève plus de la navette de l'orlyval) qui est gratuit
LUI, j’accède enfin à ce terminal
tant convoité, exclusivement dédié à Iberia et je ne sais trop quelle autre
compagnie se rendant en Amérique de sud.
Maintenant
c’est bon, je m’en vais directement et en courant à l'enregistrement des
bagages. Une bonne chose de faite. Il est grand temps à présent de se
réhydrater après avoir excessivement éliminé (là oui, je suis allé aux vespasiennes).
Je pose donc mon séant dans un débit de boissons et m’y envoie une chopine
salvatrice. Le temps passe et je m’interroge sur la durée de mes péripéties
précédentes … c’est qu'il s’est quand même écoulé 2h30 depuis mon atterrissage dont
2h à se perdre et à errer. Pas de quoi s’affoler non plus, j’ai largement le
temps de m’en jeter une autre petite hahaha (bah oui quoi ce serait vraiment
pas le moment de souffrir de déshydratation) et de commencer à griffonner ces quelques
mésaventures dans un fort joli carnet de voyage gracieusement offert par mes
convives.
Il me reste
maintenant 4h30 à attendre … pom pom pom … laaaaa la lalalala laaaaaaAAAA aa …
(oui je fais moi-même la musique car je n’ai, bien sur, pas de quoi en écouter
avec moi). Ah ! Plus que 4h29 … bon, je vais pas non plus m'en boire une
autre, je risquerais de passer pour un alcoolique auprès du barman. Et bien, advienne
que pourra, puisque nous avons du temps à tuer profitons en pour se cultiver et
mettre à profit le fait que je sois en Espagne pour renouveler mon bagage
grammatical et mon vocable transpyrénéens très largement défaillant. Je me
rapproche de la porte d’embarquement et m’assieds auprès de personnes qui,
semble-t-il, se rendent, eux aussi, à Montevideo. D’une oreille discrète et
attentive je perçois les premiers signes d'une discussion ... tout d'abord
déchiffrer le baragouinnage, c'est bien de l'espagnol, maintenant le sujet ...
ah non, ils parlent football, j’y n’y connais absolument rien donc impossible
de parasiter la conversation, cherchons ailleurs ... l’autre côté me parait plus
approprié, ça parle voyage … en Europe … en France ! BINGO ! J’ai
trouvé mon pigeon. Je me greffe mine de rien au bavardage d’un habile « Ah
oui, tiens donc ! et où ça en France ? Parce que moi aussi j’en viens,
figurez vous ! Et c’est parti, quasiment inaperçu, on croirait que j’ai fait ça toute ma vie.
Au bout du
compte j’aurai fait la connaissance d’un certain Gonzalo qui est Uruguayen et
qui a voyagé quelques semaines en Europe. Rapidement, il a deviné que je
n’étais pas coutumier de l’espagnol sans toutefois réussir à dire d’où je suis
natif. D’après lui, je tiendrais plus de l’accent brésilien qui parle espagnol
plutôt que celui d’un français … Alors je sais pas si c’est un compliment ou
non mais toujours est il que l’on discute de tout et de rien et que, ce faisant,
l’heure tourne et il est maintenant temps d'embarquer pour 9h20 d’avion.
… À toute à l’heure …