… 9h20 plus
tard …
Atterrissage à 10h25.
Montevidéo, Uruguay
Pendant le vol,
je me suis retrouvé à côté de 3 suisses-allemands fort juvéniles, ma foi relativement
sympathique, qui s’extasiaient d’aller 3 semaines en Uruguay. A priori, ils
devaient vivre reclus dans une grotte au fin fond des alpes teutonnes, préservés
jusque là de la lumière, tant leur peau était blanchâtre, semi-transparente. Certes
la communication en germano-franglais (eux ne parlaient pas un mot d’espagnol) ne fut pas facile mais, fort
de mon voyage précédent, je me suis empressé de leur donner quelques petits
conseils, du style "mettre de la crème" parce que là-bas, le soleil
ne brûle pas, il te rabote la peau à grand coup de toile émeri, ainsi que de
leur indiquer quelques lieux de passage obligatoire quand on se rend dans ce
pays incroyablement paisible et reposant.
En définitive,
j’aurai peu dormi, ou plutôt souvent été réveillé pendant le vol.. Soit par un
de mes voisin qui veut se lever, soit par un enfant qui pleure, soit par le
bruit des réacteurs, soit par moi même qui ne peut m’arrêter de gamberger.
Aucune importance et comme diraient les MC Warriors « Tu l’as voulu, tu l’as eut
… » (je laisse la suite
aux connaisseurs). Je surmonterais la fatigue, nous sommes dorénavant en
territoire sud américain, c’est pas le moment de flancher.
Je descends de
l'avion sous un soleil de Bismuth (élément plus lourd que le plomb) et instantanément
je perds 2 Kgs, uniquement de transpiration. Il m’apparaît alors nécessaire
d’opérer à quelques adaptations climatiques.
… Téléchargement
de la mise à jour de « plugin sud américain.1.17.2009 »…
Direct j’enlève
mon blouson, ma veste et mon pull à peine descendu sur le tarmac de l’aréoport.
Heureusement que je n’ai pas à récupérer mes bagages (pour ceux qui n’auraient
pas été attentif relire l’artic’ nommé The travelling’s …) sinon je me serais asséché séance tenante. Chose fort sympathique que j'ai pu faire, car normalement je devais juste rester en transit et attendre de nouveau pendant 7h dans une salle, car l’aréoport de Montevideo n’a
rien à voir avec celui de Madrid mais, en demandant gentillement avec un large
sourire et en s’acquittant de la taxe d’aréoport de 31 $, ils vous laissent
sortir. D’autant plus que, non seulement je n’avais aucune envie de rester
enfermé à me tourner les pouces par un temps comme celui là, mais surtout,
j’avais prévenu une amie uruguayenne, que j’ai eut l’heureuse occasion de rencontrer
l’an passé, de mon arrivée. Me voici donc avec, une fois de plus, un joli coup
de tampon uruguayen sur mon passeport.
Tout comme à
Madrid, je tourne et je galère vite fait pour trouver un distributeur et un
locutorio pour avertir la señorita que je suis bien là. Peu de temps après, la
voilà qui me rejoint et rapidement on se décide à prendre un taxi et aller se
rafraîchir à la plage. Comprenez par là, qu’avec la chaleur ambiante, je parle
aussi d’aller boire quelques bières posés dans le sable. C’est qu’il fait quand même 38ºC à l'ombre des quelques ridicules arbrisseaux qui nous abritent et que nous disposons de suffisamment de temps pour y être armoire … euh … commode.
…
Initialisation de « plugin sud américain.1.17.2009 » …
Tout juste le gros
orteil posé dans le sable, je me hâte de défaire tout élément superficiel
susceptible de retenir quelconque degré centigrade. Me voilà maintenant torse
nu et en tong mais tel un grand olibrius, dadais, gourdiflot que je suis (j’ai
eut du mal à me décider donc je vous laisse choisir le meilleur qualificatif),
je n’ai pas, avec moi, le nécessaire de baignade alors le trempage se limite aux
genoux avec le pantalon pas assez retroussé.
Aaaaaaaah ce
qu’on est bien quand on fait rien, c’est toujours dans ces moments là que le
temps passe trop vite et que l’on voudrait que ça dure mais il est déjà l’heure
pour moi de repartir.
… Installation
de « plugin sud américain.1.17.2009 » …
Nous reprenons
donc le taxi en direction de l’aréoport, quand sur le chemin, je commence à
ressentir, comme qui dirait, "un léger tiraillement" qui part du haut
du front jusqu’au plus bas du menton, n’épargnant aucunement quelconque partie,
aussi insignifiante soit elle, de mon visage. J’ai la vague impression d’être
passé sous un chalumeau et que mon cœur s’est déplacé pour désormais venir
battre dans ma tête. Je suis rouge écarlate, tel le homard qui sort de la
marmite bouillante. Je ne pense pas qu’on puisse appeler ça, un coup de soleil,
mais plutôt, une cuisson à très haute température. Ça va bien de donner des
conseils à ses voisins helvétiques si on est pas capable de les appliquer à soi
même.
Une fois affranchi
des corvées aréoportuaires, je me rue aux toilettes histoire de passer un peu
d’eau sur le poêlon qui me sert de face, d’enlever le sable qui rempli mes
poches et de me faire un petit peu plus présentable au moment de passer la
douane, faudrait pas non plus qu’il me prennent trop pour un touriste hippie en
tong, déjà que mon pantalon est à moitié trempé il s’agirait de ne pas en
rajouter aux apparences.
Le temps de
prendre une dernière consommation ensemble (bière) et quelques photos souvenirs, il est déjà grand temps pour moi d'aller embarquer … Ah non pas tout de suite
en fait … Je sais pas pourquoi mais je le sentais, le douanier me demande
d’ouvrir mon sac. Je m’exécute et le voilà qui attrape La Boule avec vigueur et essaye
de l’ouvrir comme un forcené.
- « Oulla
non l’ami ! Non seulement ça ne s’ouvre
pas mais en plus c’est fragile !» lui dis-je avec stupeur (ne vous y
trompez pas, je ne suis plus accompagné).
- « Et
qu’est ce que c’est alors ? » me dit il.
J’ai comme une
impression de déjà vu, pas vous ? Je lui explique et lui donne le même
exemple qu’avec le douanier français et … même réaction … il s’en va voir ses
collègues et commence à faire mumuse. Mais enfin !!! Qu’est ce qu’ils ont
tous ces douaniers à jouer avec cette boule !? Sauf que là, rapidement, il
revient, à moitié gêné et me demande si je peux lui traduire la réponse.
Haaaaahaha. Heureusement que c'est écrit en français sinon j’en serais pas
sorti. Enfin bref, cette fois-ci c'est la bonne, dernier trajet de 2h avant
d'arriver, après toutes ces étapes, à destination.
Vol qui m’est
apparu super court. Tellement je suis fatigué de l’attente, des vols précédents
et de la journée à la plage que je me suis endormi, l’avion à peine décollé.
Atterrissage à 19h00.
Santiago, Chili
… Finalisation
de l’installation de « plugin sud américain.1.17.2009 » …
Et bien nous y
voilà c’est ici que commence une nouvelle vie pleine de rêves et de chimères, porteuse
d’espoirs et d’illusions où le Piscola et le rhum coulent à flot sur les poitrines des femmes dénudées qui s’offrent à
vous telles des … Mais voyez vous que je m’évade avec cette vive verve volubile
qui m’enveloppe voire m’envoûte et vouvoie votre vieille voiture violette velue
…vroum … (NDLR : euh non, là ça veut plus rien dire, dommage, sinon
c’était une belle allitération. Veuillez reprendre au début de la phrase et vous
arrêter à « envoûte ». Merci).
Mais bon, avant
toutes choses, reprendre mes bagages et passer la douane, on verra plus tard pour les chimères porteuses de rhum
dénudé.
Passage devant
la police internationale, après 1h de file d’attente, me voilà avec un nouveau
coup de tampon, chilien cette fois-ci, puis retrouvage des poids, enfin pas tout à
fait. Je récupère d’abord la mallette à roulette et j’attends mon gros sac.
J’attends tellement qu’il n’y a plus personne de l’avion autour de moi, ni même
une seule valise qui passe sur le tapis roulant, quand un responsable des
bagages s’approche de moi et me demande ce que je suis en train d’attendre
parce qu’il n’y a plus rien en provenance de l’avion.
Qu’ois-je ?
Qu’entends-je ? Serait-ce une espièglerie sud américaine visant à me
souhaiter la bienvenue ? Une caméra cachée ? … ? Non ?
… ? Définitivement non ? … Z’êtes sûr ? Bon, ça commence bien. Bah,
le rêve, l’espoir et tout le tralala ce sera vraiment pas pour aujourd’hui. La
verve est vite retombée (sans jeu de mots graveleux SVP).
Je m’en vais
donc faire une déclaration de perte de bagage, tout ça en espagnol bien
entendu. Je fais la description complète du sac, je rempli un petit formulaire
avec nom, prénom, adresse et téléphone quand la demoiselle me dit - « et
qu’est ce qu’il y avait dans votre sac au cas où on ne le retrouverais pas, qu’on
sache combien vous indemniser ? »
Je prendrais
cette petite phrase irrémédiablement comme un trait d’humour afin de ne pas
péter les plombs et je lui réponds - « Vous préférez la réponse courte où
la réponse longue ? »
- « La
courte »
Alors je vais
vous dire – « Juste 26 ans de ma vie ! »
-
« Ah ! … Et c’est quoi la réponse longue ? »
- « Alors …
laissez moi réfléchir deux secondes …TOU(TE)S mes caleçons, mes chaussettes,
mes t-shirt, mes pantalons, mes pulls, mais aussi 3 bouteilles de vin, des
petits gâteaux, mon disque dur contenant ma musique, mes films, et mes fotos
depuis 5 ans, les papiers que je me suis fais chier à faire avant de partir, différents
cadeaux que m’ont fait les amis pour mon départ et une multitude de souvenirs à
la con, qui va depuis la peluche quand j'étais môme jusqu'à la dernière place
de concert où je suis allée (Fumuj) et je dois certainement oublier des
choses. »
- « Ah …
Difficile à rembourser effectivement … »
- « Oui,
plutôt ! »
- « Mais
ne vous inquiétez pas, votre sac doit sûrement être resté à Montevideo. Il y a
un vol tous les jours en semaine, donc si il est resté là-bas, vous devriez
pouvoir le récupérer lundi »
- « … …
Mouais … … merci quand même. »
Je me dirige
ensuite vers la douane. Non ? Mr le douanier vous ne voulez pas jouer avec La Boule vous
aussi ? Certain ? Bon tant pis je l’avais pourtant préparé. Je sors donc
de l’aréoport , un petit peu soucieux, sans le principal de mes affaires. Mais
heureusement, mon pote Gaël est là pour venir me chercher et on passe un bon
moment de délire puis nous rentrons à la maison pour retrouver toute la famille
que j’ai pas vu depuis l’an dernier.
On passe la
soirée tranquillement, on papote, on mange puis un peu plus tard Gaël et moi
allons voir un de ses potes que j'ai déjà eut l'occasion de rencontrer … il y a
8 ans … wouaw.
… La mise à
jour de « plugin sud américain.1.17.2009 » est terminée et bien installée …
1ère
journée en Amérique du sud bien chargée.
Le week-end se
passe et le lundi, 8h30 le téléphone sonne. C’est pour moi !?!?!? Lan
Chile qui me préviennent qu’ils ont retrouvé mon sac qui avait été déchargé par
erreur à Montevideo. Je serais finalement resté 4 jours avec un caleçon, un
T-shirt et un pantalon mais c’est pas grave, ici c’est l’été, ça sèche vite.
Bienvenue à
vous et merci d’avoir choisi le Chili !