The travelling’s day and night and day …
Réveillé à 6h30
du mat, je sais pas si c’est le stress ouuu … nan nan pas de fausses excuses, c’est
le stress, je tourne en rond, je vire, je regarde autour de moi, je re-tourne,
je change de sens, tient … une impression de déjà vu … ah oui c’est le plafond
qui n’a pas bougé depuis tout à l’heure GRRRRrrrrr ! Et bien puisque c’est
comme ça je vais continuer de le regarder pendant encore au moins une heure, on
verra bien qui est le plus intelligent de nous deux. Non mais Oh ! C’est
pas un bête plafond qui va avoir raison de moi. Je continue donc de tournicoter
dans tous les sens puis Basta (notez que j’introduis subrepticement les
premiers vocables Ibériques). J’avoue qu’au final j'ai cédé avant lui mais
j’aurais bien lutté, à charge de revanche, Maudit plafond ! Mais là n’est
pas le sujet, je finis par me lever et accompagner Herr Zu Oberprut au petit
déjeuner et bientôt Dâme Zuly qui nous rejoint autour de la table.
Derniers au
revoir à Mr Zu Oberprut très émouvants et ultimes vérifications, de toutes façons il est trop
tard et si j’ai oublié quelque chose, ou plutôt comme j’ai forcement oublié
quelque chose, et bien je devrais le régler depuis Santiago ou alors faire
sans.
Me voilà donc
fin prêt, avec mes 2 sacs, la mallette à roulette et mon didj. Mais je vous
entends déjà dire : « Fichtre, il m’est fort à penser qu’il va être bigrement
emmouscaillé pour charrier solitairement l’ensemble de son tohu-bohu ! ».
Si si, vous vous le dites comme ça, c’est sûrement pas moi qui utiliserai des
expressions autant usitée, que diantre !
Ce que je ne
vous ai pas dit, enfin pas encore, c’est que je ne me rend pas seul à l'aréoport
(CF La cité de la peur), par bonheur, Dâme Zuly ne travaillais pas ce jour là
et décida donc de m’accompagner jusqu'à mes derniers instant sur le territoire
français. Décidement, quelle âme généreuse cette Dâme Zuly.
Nous partons
donc, cahin cahant, sur le coup de 11h. Direction le tromé Place de la teuf
(Place des fêtes en vrai mais ça reste un tromé), puis petit changement à
Châtelet pour prendre le Réseau Express Régional (RER pour les intimes) qui nous
passe juste devant le nez quand nous arrivons sur le quai. Nous attendons donc le
suivant patiemment, qui n’arrive pas … toujours pas … comme ça pendant 10
minutes environ (qui m’ont paru une éternité) jusqu'à un message incongru de la RATP : « Mesdames et
Messieurs, suite à un colis suspect, nous vous prions de bien vouloir évacuer
le quai nº9 s’il vous plaît, le RER B passera désormais sur le quai nº11. Merci
de votre compréhension.» … Rah les fourbes ! … Et bah pas loupé, c’est exactement le quai où
je me trouve et le RER que je dois prendre, tout ça me parait de bonne augure
pour la suite. Nous nous rendons bien évidemment sur le quai nº11 afin
d’attendre de nouveau et de monter enfin dans ce fameux RER B à destination de Richard Antony. Une fois rendu, reste à prendre l’Orlyval
… laaaaalalalala (d’un air guilleret et innocent) quand soudain, QUOIIIII !!!
7,40 € pour 10 pauvres minutes de trajet où y a 2 stations, enfin une suivie du
terminus. Mais c’est qu’ils se touchent GRAAAAAVE à la RATP et ils aiment ça en plus
mais bon, pas trop le choix, à moins de m’y rendre à pied mais là je risquerais
de perdre le vol, je me soumet donc à l’obligation.
Après avoir
grommeler suffisement, soit une bonne partie du trajet, nous arrivons à
l’aréogare d’orly-sud à 12h30 soit 3h avant le décollage pour les vols
internationaux pour l’enregistrement des bagages comme stipulé sur le billet. Pour
être tranquille, nous nous dirigeons vers le guichet d’Air Europa, qui est …
fermé … Et pour cause, une petite pancarte est affichée et nous notifie qu'en
fait il n'était pas nécessaire d’arriver si tôt et que 2h avant aurait suffit.
Rien de bien important. Nous en profitons pour passer le temps dans une
brasserie dans l’intention de nous abreuver et de grignoter quelques
croquignoles mais aussi pour papoter une dernière fois avec Dâme Zuly de vive
voix et avec sa Maman (que je salue bien bas) par téléphone et que je me rende
compte effectivement que ça y est, je pars. Ça peut paraître stupide au premier
abord de dire ça sachant que ça faisait plus de 6 mois que c’était prévu mais
tant qu’on a pas les pieds dans l'aréoport avec les sacs sur le dos et bien on
ne s'en rend pas compte, tout reste abstrait, ce ne sont que des mots.
Il est temps
maintenant de se défaire de ces affaires quelques peu encombrantes et de
commencer à se positionner dans la file d'attente pour le «check-in »
comme on dit dans le jargon de l’aréonautique. Petit à petit je me rapproche,
quand, voilà mon tour. Pesée des bagages : Alors mon gros sac de 70 L --> 23 Kg (ah quand même !), la mallette à roulette -->10 Kg et là l’hôtesse me dit : « Mr vous avez droit à 20 Kg en soute, donc là vous êtes avec 13 Kg de surplus. Pesez votre bagage à main (sac de 35 L) pour voir si c’est moins lourd. ». Booon, je m’exécute et là le sac fait exactement le même poids
que la mallette soit 10 Kg. De fait, ça ne change rien. A titre d’information, le kilo supplémentaire est à
12 €, le calcul est vite fait je vais devoir payer 156 € (lire Ceeeeeent
ciiiiiinquaaaaaante siiiiiiiiiiix !!!!!!!) que je n’ai bien évidemment
pas sur moi. Tout doucement, je blêmis. J’essaye d’expliquer ma situation en
faisant comprendre que je ne pars pas me dorer la pilule en vacances mais bien
que je m’expatrie, c’est pourquoi je n’ai qu’un billet aller simple et que je
n’ai pas spécialement envie de débourser cette somme qui est l’équivalent d’un
mois du salaire minimum au Chili. Alors je ne sais pas si c’est mon charme
naturel inhérent qui a fonctionné une fois de plus (Hahahahaha) ou la présence
de Dâme Zuly qui m’a porté chance mais figurez vous que l’hôtesse me tint à peu
près ce langage (Toute ressemblance avec une certaine fable mettant en scène un
corbeau et un renard est tout à fait volontaire) :
- «Sachez, cher monsieur, que l'avion n'est pas rempli.
Allez à l’embarquement bien en avance.
En usant de quelque peu de sournoiserie,
Vous dispos’rez de suffisement d’aisance.
Passez donc avec deux sacs et votre instrument,
Le paquetage restant, je m’en occupe.
Pour ce qui est de l’argent, je vous disculpe. »
- « Ayez gente dame, tous mes remerciements »
(Et en Alexandrin s’il vous plaît !)
Les bagages, c’est fait, non sans sueur froide mais je suis maintenant prêt à embarquer.Toutefois, une petite confirmation s’impose afin d'éviter les mêmes
désagréments au départ de Madrid et de Montevidéo. Je m’en vais de ce pas me
renseigner au guichet d’Iberia pour savoir à combien de Kilo j’ai le droit.
Réponse, en soute, deux bagages de chacun 23 Kg, c’est formidable, et l’hôtesse d’ajouter
« En fait vous n’aurez à ré-enregistrer vos bagages qu’à Madrid car voyez
vous Madrid-Montevidéo et Montevidéo-Santiago c’est sur le même billet, bien
que vous changiez de compagnie ». Encore mieux !
L’heure tourne et
le moment de se quitter avec Dâme Zuly est venu (c’est en fait la dernière
personne que j’aurais salué) … petit pincement …
Allons
maintenant passer la douane avec tout le fatras. Évidement, le douanier me demande
d’ouvrir mon sac d’un air suspicieux car il y aurait quelque chose de
contendant. Soit, j’obéis malgré le fait que je sache pertinemment qu’il n’y ait
rien et surtout que je vais en chier comme un russe (non je ne veux rien savoir
de l’origine de cette expression ni même de l’état gastrique de nos amis
soviétiques) pour tout remettre en ordre après. Le soit disant objet dangereux
n’était autre qu’une bombilla qui n’a absolument rien d’effrayant, quand subitement un autre objet attire
l’œil du douanier :
- « Et ça c’est quoi ? » dit-il d'un ton aussi agressif que curieux.
- « Aaaaah,
ça ! C’est une boule de vérité (notez qu’il existe la version Simpson), vous posez une question fermée à voix
haute, vous secouez et la boule vous donne la réponse, c’est
infaillible ! »
- « Et ça
marche pour tout ? »
-
« Absolument tout, regardez. Est-ce que je vais louper mon avion pour
arriver à Madrid ? »
Réponse de la
boule « C’est bien parti. »
- « En
effet, C’est crédible. »
-
« Puisque je vous le dis. »
- « Bon …»
Et le voilà qui
commence à tripatouiller et à demander - « Est-ce que je vais être
augmenté bientôt ? »
Réponse de la
boule : - « N’y compte pas. »
Et moi de
rajouter : - « Vous voyez, je vous l’avez bien dit : In-fai-llib’ »
- « Oui
bon, j’aurais pas du demander ça. » dit il avec le sourire revenu.
Puis il
s’éloigne quelque peu, discute avec une collègue, lui montre la boule, pose une
question et ils se mettent à pouffer de rire devant la réponse, puis vont voir
un autre collègue, recommence le procédé etc… jusqu'à ce qu’ils se retrouvent à
5 autour de la boule à poser des questions chacun leur tour. Bon, je sais bien
que c’est extrêmement captivant, voire abrutissant (j’en suis la première
victime), mais voilà, j’ai quand même un avion à prendre et si je manque le
premier je suis vraiment pas arrivé ! Tout doucement, il se rapproche et
me dit - « Haha, c’est marrant comme truc ! »
- « Ouais
hein ! C’est un cadeau que m’a fait un ami pour mon départ tellement je
squattais la sienne. (Alors rend moi ça tout de suite !!!) »
- « Et
vous partez où si c’est pas indiscret ? »
J’entend bien
mais j’ai pas que ça à foutre que de te raconter ma vie 3 ou 4 fois dans le
détail, déjà que je lutte assez pour refermer mon sac par ta faute alors je vais te répondre de manière claire et concise - « Je
m’expatrie au Chili, envie de voir du pays. »
- « Ah
d’accord. Et bien bon voyage. »
Pour l'embarquement, je me conforme aux conseils avisés de l'hôtesse, je monte quasiment le premier et je me dépêche
de ranger mes bagages et de m'asseoir. Comme dirait le fameux dicton :
« Ni vu, … ni vu !». Effectivement, l’avion n’est pas plein. Je me
retrouve seul dans ma rangée et j'en profite pour m'étendre de tout mon long,
il reste même une place pour mon didj.
Je ne sais pas si
ils ont diffusé un gaz soporifique mais la moitié de l’avion dort au bout de 5
minutes et perso je résiste pas longtemps.
Cette fois-ci
c’est parti pour de bon avec les 2 premières heures de vol en direction de Madrid
La prochaine
fois qu’on se verra les gens, ce sera chez moi, à Santiago.
A suivre …